Le premier anniversaire d'un bébé, le Doljanchi.

Il y a des traditions Coréennes que je trouve particulièrement adorables. Pour la première fois depuis que je suis en Corée, j’ai pu assister à un Doljanchi (돌잔치). Il s’agit du premier anniversaire d’un enfant, en utilisant le calendrier solaire (en général, il parait que cela se fait aussi en se basant sur le calendrier lunaire).

Quand j’ai reçu l’invitation d’un ancien collègue de travail pour « l’honorer de ma présence lors de cette cérémonie », j’ai tout de suite réservé mon Dimanche. Et donc, le week-end dernier, j’ai traversé une bonne partie de Seoul pour retrouver ce couple d’amis en hanbok (tenue traditionnel Coréenne) dans un hôtel très occidental de la capitale. A peine avais-je franchi la lourde porte tambour que l’immense panneau d’information du hall d’entré m’indiquait de me rendre au deuxième étage pour la cérémonie.

Même si c’était sans doute plus l’exception que la règle, j’ai pu profiter d’un repas servie à table (qui change des habituels buffets) avec l’animation d’un maître de cérémonie Coréen très en forme, on se serait crue dans la croisière s’amuse.

Etant donné que cela serait bien ennuyeux de « juste » manger entre amis ou en famille autour du bébé, il faut ponctuer cela d’un peu de suspens, de quelques larmes, saupoudré d’un peu de paris. Une fois le repas avalé à la vitesse de l’éclair, on place bébé sur une grande table, elle (le bébé) qui est toujours en hanbok et qui ne comprend sans doute pas trop ce qui se passe devient soudainement le centre de toutes les attentions.

Les objets qui vont sceller le destin d'une vie.

 

On dispose alors sur la table plusieurs objets (ou plus souvent des répliques en sucre) :  un micro, un stylo, un marteau, une souris d’ordinateur, un pinceau, de l’argent, un stéthoscope … L’enfant doit alors prendre l’un des objets, ce qui va sceller son destin. Si il prend le micro : il sera chanteur, l’argent : banquier,  le stéthoscope : médecin …

Il est assez amusant de voir les parents discrètement repousser la main de leur bambin pour la diriger vers un destin plus agréable à leurs yeux. C’est comme cela que dimanche dernier on a transformé une future banquière en écrivaine.

Histoire d’intéresser un peu l’audience au procédé qui ne dure que quelques minutes, on peut parier sur l’objet qui va être choisi par l’enfant. Je tiens d’ailleurs à porter ici haut une contestation : j’avais parié sur l’argent mais on a détourné le destin prometteur d’une future banquière et et me privant ainsi d’un lot. En effet, il faut bien motiver les gens à venir à l’anniversaire de votre gosse, alors ici on offre des cadeaux aux participants.

Rassurez-vous, je suis tout de même repartie avec le lot de consolation : une bouteille de gel douche. Entre temps, les parents auront coupé un gâteau (qui ne sera pas servi à mon grand regret, quel gâchis), bu une petite coupe de champagne (et seulement eux… les invités devant se contenter du vin).

On aura aussi eu le droit aux inévitables diaporamas photos, anecdotes sur bébé (que l’on pourra lui ressortir dans 15 ans pour lui taper la honte) et bien sur un concours de « qui a le plus beau bébé » avec les autres parents de l’assistance.

Avec tout cela on est reparti au bout de deux petites heures, laissant la place à d’autres anniversaires et mariages dans l’hôtel : en Corée on ne perd pas de temps avec tous ces protocoles qui semblent parfois être bien fatiguant. C’est dommage, cela m’a bien amusé de fêter ce Doljanchi, j’y serais bien resté un peu plus longtemps.

 

(valeuf en corée)

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