Les femmes en Corée.

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« Quand poule crie, malheur au foyer » est un proverbe coréen signifiant que les femmes n’ont pas à parler beaucoup sinon un malheur s’abattra sur elles, sur leurs enfants ou sur leur famille et qu’il est préférable de ne pas donner son opinion et d’obéir à son mari.

« Chance à la femme qui ne connaît le jour du marché » signifie que les femmes n’ont pas besoin de savoir ce qui se passe en dehors de la maison et qu’elles doivent vivre avec ce que leur mari leur rapporte de l’extérieur.

Ces proverbes dessinent le portrait des femmes coréennes telles qu’elles ont été perçues dans la société coréenne. Aujourd’hui, ce portrait est à la fois vrai et faux.

Un peu d’histoire :

Dans la Corée ancienne, les femmes avaient des rôles importants dans la vie familiale et elles étaient aussi libres et actives que les hommes que ce soit dans leur vie conjugale ou dans leur vie sociale.

A Shilla (- 935), il y a eu trois reines, ce qui signifie que les femmes avaient droit à l’héritage et avaient leur place dans la lignée familiale. A l’époque de Koryo (918- 1352) aussi, les femmes gardaient les mêmes droits. Le bouddhisme et le confucianisme avaient de l’influence dans la vie des femmes. Tandis que le confucianisme constituait la base philosophique du gouvernement, le bouddhisme guidait leur vie spirituelle.

Mais, à l’époque de la dynastie des Yi, la cour a commencé à bannir l’influence du  bouddhisme et a adopté l’enseignement du confucianisme en tant que principe directeur dans l’art de gouverner et pour l’éthique.

L’ordre établi sur le patriarcat était imposé, la famille en étant la base. Pour garder les femmes au foyer, des lois comme l’interdiction du remariage des femmes et la loi interdisant le commerce avec les hommes, s’appliquaient aux femmes et les empêchaient de s’épanouir. Vers les XVII° et XVIII° siècles, pour consolider le système confucianiste, ses principes dogmatiques se sont renforcés et ont cloîtré davantage les femmes tout en exigeant d’elles de plus en plus de choses. Au foyer, le chef de famille, père ou grand-père, était considéré comme la source de toute autorité. Ils donnaient des ordres auxquels il fallait strictement se conformer sans discuter. L’obéissance au supérieur était considérée comme allant de soi et comme une vertu des plus admirables. L’ordre au sein du foyer était assuré grâce au principe d’obéissance aux supérieurs. Bien entendu, il était demandé aux femmes l’obéissance aveugle en leurs maris.

Le patriarcat en Corée était donc un système social hiérarchique, soumettant les femmes à diverses contraintes qui les maintenaient dans une position inférieure. Ce système social pyramidal reposait sur la domination masculine. Dans la société traditionnelle, les femmes étaient donc maltraitées et exploitées suivant des principes confucianistes.

A la fin du XIX siècle, la dynastie des Yi qui voulait volontairement rester isolée de l’Occident a été forcée d’ouvrir ses portes en 1876. Le contact avec le christianisme et la civilisation occidentale a apporté aux femmes le concept d’égalité entre femmes et hommes et l’espoir d’un nouveau système social. La Réforme de 1894 a supprimé les lois d’obligations dirigées contre les femmes et a changé plus ou moins leur statut.

En 1910, la dynastie des Yi, divisée et infirme devant les grandes puissances, s’est vue annexée au Japon. La domination japonaise a duré 36 ans et a entraîné une montée du nationalisme coréen. Les hommes ont revendiqué leur différence et ont lutté pour l’indépendance. Ils ont organisé des associations et dirigé les manifestations.

De leur côté, les femmes se sont également battues pour protester contre les injustices et les discriminations et ont exigé que l’on reconnaisse leurs droits. En 1919 ont eu lieu des manifestations nationales qui ont coûté la vie à des milliers de personnes. Parmi les « héros » de la résistance, il y avait des filles et des femmes.

L’éducation des filles a joué un rôle important dans toutes ces activités. Les institutions pour les filles, établies dès 1886, se sont chargées de leur éducation qui était interdite dans la société confucianiste traditionnelle. Les jeunes filles ont pris conscience de la liberté, de l’égalité, et de la justice.

Après des études, souvent faites à l’étranger, elles ont exercé diverses professions dans la société : institutrice, médecin, écrivain, peintre, aviatrice, et mêmes si le nombre n’était pas énorme, on peut dire que c’était une petite révolution. Elles ont ainsi milité pour les droits de l’homme en proclamant le droit de la femme, et ont demandé la liberté de la femme dans la famille ainsi que dans la société.

Dans les années vingt, des associations ont été créés.

En 1926, ces associations se sont unies et ont eu pour but de promouvoir le statut des femmes et de retrouver l’indépendance de la nation. Elles ont compris que les problèmes sociaux posés aux femmes étaient issus du patriarcat traditionnel de la Corée, des conflits sexuels et de classe sous le système de la colonisation japonaise. Pour les résoudre, elles ont demandé l’union et l’organisation des femmes. Cette date trace une ligne importante dans l’histoire du mouvement féministe coréen.

D’un autre côté, l’industrialisation menée par les Japonais a exigé des femmes les moins aisées leur embauche dans les usines. La nécessité de surmonter la pauvreté et de nourrir la famille, puisque les hommes étaient partis pour la guerre, a fait sortir les femmes des foyers. Elles étaient employées à la poste, ouvrières d’usines, infirmières, vendeuses, aide-conductrices de bus,  serveuses de café et de restaurants.

Ainsi sous la colonisation japonaise, dans l’incertitude du futur, dans des conditions défavorables, les femmes coréennes se sont battues pour la découverte de leur identité et leur libération malgré les discriminations sexuelles, raciales et sociales.

Leur conscience et leur effort ont semé des graines pour la promotion du statut des femmes d’aujourd’hui.

Malheureusement en 1945, après la libération de la domination japonaise, il y eu la Guerre de Corée. Après la guerre, hommes et femmes se sont mis à la reconstruction du pays. Les femmes ont dû jouer un rôle principal dans la vie économique, sociale et politique. Cette période réclamait des femmes de devenir une aide.

Un peu de politique :

Avec l’établissement de la République en 1948, les Coréennes ont acquis le droit clairement défini par la Constitution à l’égalité des chances, à l’école, au travail et à la participation à la vie publique. Elles ont eu le droit de vote et de l’éligibilité. Elles étaient égales devant la loi et il n’y avait pas de discrimination dans les activités politiques.

En 1949, la première députée, Im Young Shin a été élue à l’élection de suppléance. Lors de la deuxième élection, en 1952, deux femmes députées ont été élues sur 210 sièges. Petit à petit le nombre de députées femmes a augmenté.

En 1987, l’Assemblée Nationale a voté la loi sur l’égalité de l’emploi des femmes et des hommes. En 1993, le premier président civil depuis trente ans a nommé trois femmes ministres au sein de son gouvernement. Beaucoup de lois et de promesses ont vu le jour pour aider les femmes à entrer dans la politique. Et enfin, fin 2012, est élue Park Geun Hye comme présidente de la Corée du Sud !

Un peu d’économie :

Parmi les nouvelles diplômées de l’université, il y a une phrase qui revient régulièrement: « La carrière est obligatoire, le mariage facultatif ». C’est une nouvelle réalité bien différente de celle d’il y a une cinquantaine d’années où les jeunes filles d’une famille respectable disaient que leur but dans la vie était de devenir une femme exemplaire, c’est-à-dire une bonne mère et une bonne épouse. Mais les temps ont changé. De plus en plus de femmes coréennes restent délibérément célibataires et cherchent à faire carrière pour avoir une vie sociale et une place dans l’économie de leur pays.

Cette évolution peut s’expliquer par divers facteurs : L’industrialisation du pays et de la forte demande de main-d’œuvre féminine et le changement de la structure familiale qui a encouragé les femmes à travailler.

La vie en société s’accompagne aujourd’hui de moins de contraintes pour les femmes que par le passé, grâce aux combats menés par les mouvements de libération féminine et à l’application de la loi sur l’égalité du droit à l’emploi. Ainsi, peu d’hommes considèrent aujourd’hui que la place d’une femme est obligatoirement à la maison, et une majorité d’entre eux estiment que les femmes ont le droit de rechercher leur épanouissement personnel, au même titre que les hommes, ce qui n’était vraiment pas le cas il y a encore peu.

Mais il y a beaucoup à faire pour que l’égalité professionnelle se concrétise, car il y a toujours discrimination au moment de l’embauche : écart des salaires entre femmes et hommes, ségrégation sexuelle dans une même profession, discrimination en ce qui concerne la promotion et la formation, double rôle des femmes. Au moment de l’embauche, les femmes doivent franchir davantage d’obstacles. Elles sont les premières à être rejetées et les dernières à être employées. Le chômage frappe plus durement les femmes que les hommes. Bien qu’il y ait une distinction nette entre les emplois masculins et féminins, des barrières commencent pourtant à être franchies. Dans les armées, sur les chantiers, dans les laboratoires, dans les travaux de construction, au volant des autobus, nous pouvons voir des femmes. La discrimination existe cependant toujours dans la hiérarchie: les hommes sont à des postes supérieurs, les femmes à des postes inférieurs.

On trouve de nombreux exemples de discriminations flagrantes dont celui de la « démission forcée » après le mariage.

Ce qui rend la vie économique des femmes encore pénible est que les femmes ont, plus que les hommes, des difficultés pour faire coexister leur vie familiale et leur vie professionnelle. Etant donné que la tradition confucianiste exige des femmes de s’occuper de la famille d’abord et que la famille prime donc pour la plupart des femmes salariées, les Coréennes sont préoccupées par la famille et elles s’y sont attachées, jouant miraculeusement un double rôle. Elles sont donc obligées de travailler plus que leurs maris, quelquefois avec des remords de conscience puisqu’elles délaissent leur famille au profit de leur vie sociale.

Parmi les jeunes couples, plus détachés de la tradition familiale, la répartition du ménage se fait correctement entre couple et le statut de la femme au sein de famille change considérablement.

Nous espérons donc qu’avec la nouvelle présidente à la tête de la Corée, la vie des femmes sera facilitée.

Un peu de romantisme ?

Les femmes coréennes sont traitées comme des princesses. Par exemple, elles ne payent jamais le restaurant ou ne porteront jamais un sac trop lourd, leurs copains seront toujours là pour les aider. Et oui ! Les hommes coréens sont très prévenants.

Les femmes coréennes sont très coquettes. Elles essayent de toujours bien s’habiller, porteront des bijoux, se maquilleront et montreront leurs jambes. Mais elles ne doivent pas fumer ni porter des décolletés et encore moins montrer leurs épaules.

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