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Les Gisaeng de Joseon.

Gisaeng

Les Gisaeng (기생) parfois appelées Ginyeo (기녀) sont des courtisanes coréennes. Le sens de courtisanes, ici, est très proche des geishas du Japon. Les Giseang ont pour rôle de tenir compagnie aux personnalités de haut rang tels que les rois, les nobles, les yangbans et les hauts fonctionnaires. Apparues tout d'abord pendant la dynastie Koryo, les Gisaeng sont officiellement les dames de compagnie des membres du gouvernement. La plupart sont employées à la Cour, mais elles furent peu à peu introduites dans les grandes demeures provinciales. Elles maîtrisent la poésie en vers et en prose. Toutefois, leur talent est très souvent ignoré dû à leur statut social peu élevé. Le statut social des gisaeng est souvent ambigu, elles sont vues comme des personnes de basse classe par les membres du yangban mais aussi, leur lieu de vie, leurs parures et parfois leur richesse font d'elles des personnes différentes du peuple. Les gisaeng, tant dans la fiction que dans les faits réels, jouent un rôle important, dans la culture coréenne traditionnelle de la Période Choson. Beaucoup de contes historiques et populaires coréens, telle que la légende de la fidèle Chunhyang, ont pour héroïne des gisaeng. Bien que le nom de la plupart des gisaeng ont été oubliés, ceux dont on se souvient encore étaient le nom des gisaeng aux talents les plus remarquables. La plus célèbre d'entre elle est Hwang Jin Yi.

Rang Social

Pendant la période Koryo et la période Choson, les Gisaeng ont le statut de Cheonmin (천민), le rang le plus bas de la société, tout comme les bouchers et les esclaves. Le statut social étant héréditaire, la fille d'une gisaeng devient par voie de conséquence, une gisaeng. Le gouvernement détient un registre qui répertorie toutes les gisaeng afin de s'assurer de la lignée. La même procédure est appliquée aux esclaves. Une gisaeng peut se voir libérer de son statut si un prix colossal est reversé au gouvernement. Cet "affranchissement" ne peut être effectué que par un haut fonctionnaire ou un noble. Beaucoup de Gisaeng sont doués pour la poésie, et une grande quantité de sijo composés par les Gisaeng nous sont parvenus jusqu'alors. Ils ont souvent pour thème les peines de cœur ou encore la rupture. En outre, la plupart des poèmes sont composés dans le but d'attirer les érudits. Il faut ajouter que le style sijo est surtout associé aux gisaeng alors que les femmes du Yangban se concentrent plus sur le style gasa. Les gisaeng relèvent du Gwang-gi, administration locale dont relèvent aussi les esclaves. Toutefois, leur statut est bien différencié de celui des esclaves puisqu'elles sont recensées à part. De ce fait, elles sont peu à peu considérées comme supérieures aux esclaves bien qu'elles fassent toujours partie du Cheonmin. On dit souvent que les giseang possèdent le corps des basses classes mais l'esprit des aristocrates.

Carrière

La carrière d'une gisaeng est généralement courte : elle commence vers 16-17 ans pour finir à l'âge de 22 ans. Seules, quelques gisaeng peuvent continuer à travailler au-delà de cet âge. C'est donc pour cela que l'entraînement commence très tôt, à l'âge d'environ 8 ans. Toutes les gisaeng, même celles qui ne pratiquent plus leur métier, doivent se retirer à l'âge de 50 ans, conformément à la loi. Une gisaeng de renom peu finir sa carrière en devenant la concubine d'un de ses clients. Toutefois, ce cas reste très rare. La gisaeng choisit souvent d'ouvrir son propre commerce, comme des tavernes par exemple. À la fin de la période Choson, un système hiérarchisé à trois niveau s'est mis en place dans le milieu des gisaeng : Haengsu (hangeul 행수, hanja 行首) : le plus haut rang. Il regroupe les gisaeng qui dansent et chantent aux banquets des classes les plus élevées. Elles arrêtent leur art après l'âge de 30 ans. Néanmoins elles peuvent se reconvertir en couturière ou encore travailler dans la médecine jusqu'à l'âge de 50 ans. Elles ne reçoivent leurs clients qu'en fonction de leur volonté. La plupart des gisaeng de la Cour font partie du Haengsu, elles sont aussi appelées seonsang (hangeul 선상, hanja 選上) et sont en charge des apprenties. Samsu (hageul 삼수, hanja 三首) : le rang le plus bas. Les gisaeng du Samsu ont l'interdiction formelle de pratiquer les danses et les chants des gisaeng du Haengsu. Ce système hiérarchisé s'est totalement effondré à la fin du xixe siècle. Au cours de sa carrière, une gisaeng peut amasser des fortunes considérables. Cependant, cela reste rare. Une gisaeng soit subvenir elle-même à ses propres besoins, qu'il s'agisse de nourriture, parures et vêtements, et autres maquillages.

Devenir une gisaeng

Une femme peut entrer dans le milieu des gisaeng via plusieurs moyens. Le voie la plus courant est la voie héréditaire ; la fille d'une gisaeng devient à son tour gisaeng. Les autres sont alors vendues au Gijeok par les familles qui ne peuvent plus élever leur fille. Ces familles font souvent partie du Cheonmin. Mais il arrive que des familles de rang plus élevé, endettées, se voient dans l'obligation de vendre leur fille. Et, plus rarement encore, certaines femmes du Yangban peuvent devenir gisaeng. C'est le cas lorsqu'une femme à commis un adultère. Comme les gisaeng se doivent d'être habiles dès le début de leur carrière, le gouvernement veille de très prêt à leur éducation. Ils mettent en place des Gyobang qui sont des instituts d'entraînement des gisaeng vouées à exercer leur art dans les palais pendant la période Koryo. Durant la période Choson, le système des Gyobang est de plus en plus codifié. L'instruction se concentre sur la musique et la danse. Les entraînements les plus spécialisés sont destinés aux gisaeng du Haengsu. Les cours consistent en l'étude de la poésie, la danse, la musique et l'art. L'école la plus réputée est celle de Pyongyang. Le système s'est poursuivi même pendant l'occupation japonaise, période pendant laquelle le nom des instituts s'est changé en gwonbeon.

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